vendredi, juin 13, 2025

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Emmanuel Macron Réseaux Sociaux : Interdiction aux -15 ans dès 2026 – La France agit seule

Emmanuel Macron a tranché. Les réseaux sociaux seront interdits aux moins de 15 ans « dans quelques mois ». Le président l’a annoncé mardi 10 juin sur France 2, au lendemain du meurtre d’une surveillante de collège à Nogent.

Le drame de Haute-Marne a précipité l’agenda. Mardi matin, Mélanie, 31 ans, assistante d’éducation, a été poignardée par un élève de 14 ans. Le soir même, face aux caméras, le chef de l’État a durci le ton. « On doit interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans », a-t-il déclaré. « Je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne. Sinon, on commence à le faire en France. »

Paradoxe troublant : Denis Devallois, procureur de Chaumont, a précisé mercredi que l’adolescent mis en cause « utilise peu les réseaux sociaux ». Peu importe. Pour l’Élysée, le lien entre violence juvénile et plateformes numériques ne fait aucun doute.

Rose, mère de trois enfants, approuve sans réserve. « Nos enfants passent trop de temps sur les réseaux sociaux. Ils regardent des choses qui sont très très violentes, des films pornographiques », témoigne-t-elle sur franceinfo. « Ce que Macron a dit, moi, je suis pour. »

D’autres parents restent sceptiques. « Complètement irréalisable et inapplicable », juge un père de famille. Entre protection nécessaire et mesure cosmétique, le débat divise les familles françaises.

La ministre du Numérique Clara Chappaz avait fixé en mai un délai de trois mois pour convaincre Bruxelles. L’échéance approche. La Commission européenne doit présenter son système de vérification d’âge cet été. Trop tard pour Paris qui veut agir vite.

La France a déjà essayé. En 2023, une loi fixait la majorité numérique à 15 ans. Jamais appliquée. Incompatible avec le droit européen. Cette fois, Macron menace d’agir seul.

Le message présidentiel est clair : les experts recommandent, lui impose. Les plateformes ont les moyens techniques. Reste à les contraindre.

Meta, ByteDance, X Corp restent muets. Normal. Les mineurs génèrent des milliards en publicité. TikTok compte 57,6 millions de « j’aime » sur le compte présidentiel français. Instagram limite depuis peu les pubs ciblées aux mineurs. Point.

Anne-Lise Ducanda, pédiatre et co-fondatrice du collectif Surexposition écrans, alerte depuis 2017. « Avec le système des algorithmes, si un enfant regarde des attaques au couteau, la plateforme numérique va lui en proposer de plus en plus. C’est un cercle vicieux », explique-t-elle. Les adolescents ne peuvent pas s’autoréguler face à des plateformes « conçues pour être addictives ».

Comment vérifier l’âge d’un ado déterminé ? Reconnaissance faciale, documents numériques, contrôle parental… Chaque solution a ses failles. Selon 42mag.fr, « nombreux sont ceux qui contournent cette restriction » malgré les interdictions actuelles. Les VPN restent accessibles à tous.

L’Australie a voté l’interdiction aux moins de 16 ans fin 2024. Amendes astronomiques prévues. La France s’en inspire. Mais Sydney dispose d’un système d’identification numérique robuste. Pas Paris. Le Monde suit de près ces développements internationaux.

Si l’Europe ne suit pas, la France légiférera début 2026. Application concrète ? Plusieurs mois de plus. Les plateformes américaines ont le temps de préparer leur riposte. Washington les soutiendra.

Entre gesticulation politique et protection réelle, la frontière reste floue. Macron mise sur l’émotion post-Nogent pour imposer sa vision. Mais interdire TikTok sans solution technique crédible ressemble fort à un coup d’épée dans l’eau numérique. Les adolescents français ont encore quelques mois pour scroller. Après ? On verra bien.

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Marveille Chartier
Marveille Chartierhttps://lapressenationale.fr/
Marveille Chartier suit l'actualité tech et gaming depuis 2017. Elle a débuté par des tests de smartphones pour Clubic avant de rejoindre 01net où elle couvrait les lancements de consoles et les résultats trimestriels des GAFAM. Passionnée de crypto depuis le boom de 2021, elle décrypte désormais les mouvements des marchés financiers numériques et les actualités des néobanques françaises. Elle joue encore régulièrement à Valorant et teste les nouveaux périphériques gaming pour ses guides d'achat.

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